
Les lumières de Vientiane
– EXTRAIT –
Un petit tuk-tuk customisé aux couleurs du propriétaire me conduit de l’aéroport à mon hôtel. Vieille moto à laquelle on a ajouté une sorte de petite carriole avec deux bancs en face à face et un toit pour protéger de la pluie, le tuk-tuk est pratique et économique. Je découvre la ville et son architecture. Comme dans beaucoup de pays d’Asie du Sud-Est chaque poteau électrique maintient un entrelacement invraisemblable de fils. Des pelotes de fils électriques inextricables semblent ainsi accrochées au ciel. Ce paysage urbain me laisse songeur et quelque peu perplexe. Les façades en béton ont toutes une forme particulière sans véritable homogénéité entre elles. Malgré tout, l’ensemble crée un alignement original constitué d’un mélange d’immeubles coloniaux, traditionnels et modernes. Construits sur trois ou quatre étages, les bâtiments offrent de nombreux balcons et toits-terrasses couverts qui préservent de la chaleur, la température ressentie avoisinant les 39° C. Dès 11 heures du matin, la ville tourne au ralenti attendant que la fraîcheur du soir s’installe à partir de 18 heures.
Sur chaque façade, les grands panneaux publicitaires de marques chinoises laissent présager une activité commerciale intense. Écrits en alphabet laotien, ils me sont parfaitement incompréhensibles.
Sur chaque façade, les grands panneaux publicitaires de marques chinoises laissent présager une activité commerciale intense. Écrits en alphabet laotien, ils me sont parfaitement incompréhensibles. La religion bouddhiste est très présente dans les rues. De petits hôtels d’offrandes sont installés devant chaque immeuble. Joliment décorés avec des fleurs et des feuilles de bananiers roulées en cône afin de symboliser un stupa, ils sont destinés à recevoir les offrandes. Dans le calendrier bouddhiste les fidèles doivent y déposer une offrande toutes les cinq semaines.
Les temples, très nombreux, côtoient les immeubles d’habitation, les petits commerces et les bars. L’entrée, richement ornée, est souvent encadrée de statues d’éléphants, de nagas ou de soldats avec une épée qui sont à la fois gardiens et protecteurs des temples. L’or et la couleur rouge dominent.
Les toits pointus s’empilent les uns par-dessus les autres, créant un patrimoine architectural exceptionnel. Les temples sont les écoles, habitations et lieux de méditation des moines bouddhistes. Très ouverts, ces derniers accueillent volontiers les visiteurs. J’ai pu y faire des rencontres improbables avec des moines intéressés par mes dessins.
Je décide de suivre le Mékong. Sur l’autre rive du fleuve, à moins d’un kilomètre, on aperçoit la Thaïlande. Le fleuve sert de frontière entre les deux pays. De grandes fêtes foraines bordent la rivière, très animées à la nuit tombée. Les Laotiens adorent s’y promener en famille et amener leurs enfants dans les manèges.
La ville n’étant pas très étendue, je me retrouve rapidement en campagne. À moins de trois kilomètres du centre de la capitale, je découvre un village de pécheurs installé sur les rives du fleuve. C’est un véritable petit village flottant. Les pêcheries sont installées sur l’eau au milieu des joncs et bordées de bananiers. Un restaurateur arrive en tuk-tuk pour acheter des poissons frais qui figureront au menu du jour.
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