Rémi Kerfridin
Pendant le temps du voyage, le dessin devient, pour Rémi Kerfridin, l’occasion de s’arrêter et d’observer ce qui l’entoure. C’est une manière de capturer et de retranscrire sur papier une image de ce qu’il a vu. Les dessins deviennent ainsi des souvenirs, des évocations, des preuves de ses expériences. Mais le processus de dessin lui permet également d’imprégner le temps de toutes les sensations : les sons, les odeurs, le vent, la chaleur et le froid. Le dessin devient une façon de comprendre ce qu’il voit et de ressentir ce qui l’entoure. Que ce soit lors de voyages lointains ou de voyages plus proches, sa démarche artistique se veut principalement documentaire. Rémi Kerfridin cherche à trouver le bon point de vue, le bon cadrage et la bonne lumière qui rendront la nature du sujet évidente, voire spectaculaire.
Mais le croquis peut aussi être un simple moyen rapide de saisir une forme, un jeu de lumière ou une composition qui l’a surpris et qu’il n’aurait pas pu inventer. Dessiner en voyage, c’est prendre conscience que le monde évolue plus rapidement que nous. C’est pourquoi Rémi Kerfridin tente d’en prélever quelques échantillons. Le carnet de voyage devient ainsi un recueil de souvenirs et un outil de travail. Les dessins peuvent être retravaillés ou utilisés tels quels dans le cadre de publications.
Au fil des années, il a publié plusieurs livres, dont un reportage très complet sur un site inaccessible aux photographes intitulé « L’Arsenal de Toulon » (Extrême Eden Editions, 2011), ainsi que deux ouvrages sur les paysages agricoles du Var, « Cultures d’Azur » et « Champs Intérieurs » (Extrême Eden Editions, 2009/2010).
Depuis plus de 20 ans, il dessine également lors des procès dans les cours d’assises pour différents médias. Il a ainsi couvert plus de 400 procès, plongeant au cœur des âmes, loin de la beauté du monde. Mais comme le dirait Corto Maltese : « C’est une autre histoire ! ».