Carnet de voyage - Népal

La grande traversée du Népal

Laurent Boiveau a fait les comptes : 120 jours de marche, 1 422 kilomètres, 102 000 mètres de dénivelés positifs, vingt-huit cols à plus de 5 000 mètres et trois à plus de 6 000 mètres, 59 dal bhat, et cinq douches chaudes… Des chiffres finalement bien trop réducteurs pour raconter la grande traversée du Népal.

– EXTRAIT –

De l’Ouest encore lumineux à l’Est déjà sombre, il fallait s’engager vers l’inconnu en levant progressivement le voile sur ce qu’il restait à découvrir. Mettre un pied devant l’autre puis le reproduire à l’infini, enchaîner les jours vers un horizon fait de rêves. Rêves de chemins empierrés, de villages isolés, d’alpages animés où il serait facile de nouer de nombreux contacts.

Bien entendu, il y avait des régions connues, très bien documentées – Mustang, Dolpo, Khumbu… –, mais qui offraient malgré tout la possibilité d’innover en les rejoignant par des options radicalement nouvelles. Pourquoi rejoindre la capitale du Mustang – Lo Manthang – par Jomsom, s’il était possible de le faire par le col du Kekyap. Pourquoi choisir la facilité lorsque l’on peut effleurer le grandiose ? Toutes les options ont donc été soupesées et les plus esthétiques ont retenu notre attention. Seules les impossibilités techniques expliquent certains abandons d’idées d’itinéraires.

Le Far West est la région la moins parcourue du Népal. Les cols apparaissent sur les cartes, mais il n’y a pas de chemins pour y accéder et surtout pas de nom. Par contre, au croisement des vallées, les kharkas (campements à l’estive) sont nombreuses, ce qui permet de passer du temps avec les éleveurs. Plus précisément les éleveuses, les hommes se sont organisés en caravanes pour le commerce avec le Tibet voisin. Des heures passées à se réchauffer en partageant un repas local rapidement offert. Les produits laitiers sont au centre de tous les échanges, c’est donc les lèvres recouvertes d’une fine pellicule blanche que nous passons la fin de journée à rire tout en expliquant notre parcours.

© Carnet de voyage de Laurent Boiveau à découvrir dans Bouts du monde n°30

à découvrir aussi

k 2 pakistan

Le jour où j’ai grimpé le K2 en plein Paris

Dans ce café de la place de la République à Paris, Camille Laurens boit les paroles de Matt Rocolle et Lucas Hauchard, deux amis qui ont accompagné Mike Horn, le célèbre aventurier qui s’était mis en tête de gravir le K2, deuxième plus haut sommet du monde. Eux qui ne connaissaient absolument rien à la…

Matthieu Haag

Mal barrés

par Matthieu Haag

Il se joue parfois de drôles d’histoires le long d’une cordée. Sur cette paroi plus de deux cents mètres au-dessus du Verdon, il s’agissait pour Matthieu Haag et son ami Landry, d’amitié, d’engagement, de fierté et de respect de la parole donnée. Cela aurait pu les perdre. – EXTRAIT Récit de Voyage France – (…)…