Shanghaï, XXIe siècle
– EXTRAIT –
Une semaine durant, je me plonge dans cette « jungle urbaine » de 19 millions d’habitants avec dans mon sac à dos, Nikon, carnets, crayons, aquarelles et tube de colle. L’immersion est intense au cœur de cette marée humaine, l’échelle urbaine déconcertante quand on vient d’une ville médiévale européenne. Au fil des quartiers, d’immenses fresques cosmopolites attisent mes crayons où les immeubles modernes dévorent inexorablement les vieux quartiers populaires impuissants, abandonnés. Le taux de croissance à deux chiffres de la Chine n’est plus une abstraction des agences comptables, il s’étend là sous mes yeux…
La langue est ici un obstacle insurmontable pour tout voyageur avide de communication. L’anglais y étant très peu parlé, prendre un taxi pour retrouver son hôtel sans adresse en chinois relève de l’exploit ! Mais cette barrière sémantique amplifie ma curiosité et je suis fasciné par cette calligraphie chinoise qui pour moi tient plus du dessin artistique que de l’écriture. Au fil des croquis, j’ajoute ces lettres et estampes graphiques, je coupe, je colle, je décore, l’exercice est merveilleux, sans limite… Je découpe des mots pour former des façades de gratte-ciel, j’assemble et peins des morceaux de journaux qui finalement deviennent mon unique support plastique.
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