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N°53 Chine

Hiver 2023
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Dans chaque numéro de Bouts du monde, une quinzaine de carnets de voyages et une thématique pour rire, rêver, s’émouvoir ou questionner le monde.

Description

De plus près

Quand je parle de mon premier voyage en Chine en janvier 1999, je raconte souvent que le ciel était bleu au-dessus de la Cité interdite, depuis perdue sous un smog jaunâtre permanant. Cet hiver-là, il faisait -20° C, des vélos triporteurs faisaient la tournée dans les hutongs pour livrer des petites briques de charbon nécessaires au chauffage des habitants. Sur la place Tiananmen, on achetait des crêpes fourrées avec une multitude de légumes et d’épices dont je n’avais jamais entendu parler. Ce voyage s’était presque décidé sur un coup de tête car il me semblait que c’était l’endroit le plus improbable où partir à l’aventure.

Je regarde de vieilles photos argentiques du Pudong à Shanghai. Depuis le Bund, de l’autre côté du Huangpu, on voit la futuriste Perle de l’Orient, tour de la télé culminant à 468 mètres. à ses pieds, quelques gratte-ciels qui s’élèvent. La skyline n’est alors qu’une promesse. La forêt de grues – plusieurs milliers nous dit-on à l’époque – indiquait que la Chine s’éveillait.

Cinquante ans plus tard, le monde tremble et la tentation est grande de résumer l’Empire du Milieu à un monstre géopolitique et démographique. Il faut alors parcourir les interstices des mégalopoles pour briser cette image monolithique de la Chine. Au pied des tours de verre et d’acier, parties de mah-jong et séances de tai-chi-chuan nous racontent une autre Chine. C’est celle qu’a parcourue en long et en large le dessinateur Nicolas Jolivot, flânant dans les parcs urbains où les Chinois viennent promener leurs oiseaux.

Depuis le trente-deuxième étage du gratte-ciel où elle logeait, Caroline Boudehen, journaliste expatriée à Shanghai, n’a d’abord rien vu de tout ça. Les jambes coupées par l’immensité de la ville, elle s’est d’abord rassise sur son canapé. C’est qu’il en faut du courage pour plonger dans la fourmilière.Le photographe Gilles Sabrié a su s’en extirper. En 2016, il est parti dans le Gansu, une des provinces les plus pauvres du pays. Dans les maisons, il a photographié les habitants assis sur le kang installé face à l’entrée. Sur les murs au-dessus d’eux, des portraits de Mao et de Xi Jinping, des photos des Maldives et de bébés joufflus, des gravures des Montagnes jaunes et des calligraphies, ou bien des affiches de propagande utilisées en guise d’isolant thermique. Des photos émouvantes qui dressent un portrait de la Chine rurale disparue des radars et des représentations du pays.

L’idée de la Chine a longtemps eu un caractère exotique pour Rosemary Taleb, tombée amoureuse de la culture chinoise dans un amphithéâtre à Paris, où l’artiste a accumulé les connaissances académiques. Est-ce ainsi que l’on découvre l’âme et le mode de vie d’un pays ? Au cours de son premier voyage en Chine, l’artiste, tout juste âgée de 18 ans, découvrira que non.

Adèle Beaufils, elle, n’avait de la Chine aucune idée préconçue ni a priori. Dans cette petite ville de la province du Zhejiang, elle vivra au rythme lent de celle qui découvre un monde neuf. à cet instant, Boris Lattion et Ambroise Baillifard n’avaient pas le temps pour ça. Pour ne pas avoir voulu payer un billet d’entrée dans un parc, ils se retrouvaient avec des policiers aux fesses, des caméras par dizaines les observant et des haut-parleurs éructant. Un peu bravaches, ils voulaient voir s’ils pouvaient échapper à Big Brother.

William Mauxion

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