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Carnet de voyage - Royaume-Uni

Un loch par-ci, un loch par-là

Martine Palhol a mis le cap sur l’île de Skye avec en tête le conseil d’une artiste qui l’avait enthousiasmée. Il faut s’acharner à peindre le ciel écossais jusqu’à ce qu’apparaisse la juste lumière. Même sous une douche écossaise.

– EXTRAIT DU CARNET – ÎLE DE SKYE –

Tous mes sens et mes émotions en éveil, je suis prête à me baigner dans ces lumières éphémères et magiques. Je suis prête aussi à faire des efforts pour comprendre l’accent rugueux écossais et parler mon anglais scolaire pour susciter les conversations. Nourrie de ces bonnes intentions et munie de carnets, pinceaux et aquarelles, je prends un vol pour Edimbourg en compagnie de mon homme. Avant d’atteindre le sol écossais, les éléments se déchaînent contre nous. Tempête de vent et de pluie, l’atterrissage est musclé.

Nous avions loué une petite voiture basique, nous voici au volant d’une large berline cachée tout au fond du parking. Ça va être costaud sur les routes étroites. C’est sous une pluie écossaise et une visibilité limitée que nous tentons d’éviter le centre d’Edimbourg. Après quelques demi- tours, trois-quarts de tours ou tours complets aux ronds-points, nous sommes sur le droit chemin.

« L’île aux brumes », comme on nomme Skye, tient ses promesses. Tôt ou tard, la brume l’entoure de son voile tantôt épais, tantôt discret. Patience, la pluie, qui sévit souvent, perd la face devant un merveilleux arc-en-ciel, voire un soleil timide, et là, les lumières fugitives sont tellement magiques qu’elles méritent à elles seules le voyage. Même si le pont de Skye, nommé Drochaid an Eilein en gaélique, montre un profil contemporain, il m’apparaît comme un sésame vers le mystère et la nature sauvage. Celui-ci, dans la tempête d’une fin d’après-midi est « croquigénique ». L’île aux brumes, la bien nommée, n’en finit pas de taire ses petits hameaux aux maisons chaulées et nous nargue le long de ses routes interminables, virage après virage, de plus en plus étroites.

Les single track roads, routes à une voie, bénéficient de passing places très fréquentes pour permettre aux véhicules de se croiser. Les moutons sont toujours prioritaires et rarement parqués. À Portree, le Tourist information nous gâte en idées de circuits. Notre premier coup de cœur est Fairy Glen, ou la vallée féérique, dans la péninsule de Trotternish, vers le Nord. L’endroit est fascinant. Les formations rocheuses naturelles et les collines en forme de cônes résultent d’un effondrement de terrain.

Des chemins serpentent un peu partout entre les cônes. L’ensemble, très vert au printemps, est toutefois ici ponctué de taches rousses des bruyères. Étangs et cascades rafraîchissent le site. Nouvelle page du carnet : vert et terre de sienne brûlée sur les collines, les blancs préservés pour les moutons.

La lessive qui sèche en se dandinant dans le vent témoigne de la présence humaine. Je réajuste ma capuche et je me pose un instant, pinceau en main. Je me délecte de ces moments privilégiés

Carnet de voyage à découvrir dans Numéro 43

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