Tirage d’art limité, livré avec certificat d’authenticité, numéroté et signé.
Numéro 16Disponible en 4 formats : 30 x 40 cm (limité à 300 exemplaires) – 40 x 50 cm (limité à 150 exemplaires) – 50 x 70 cm (limité à 150 exemplaires) – 60 x 80 cm (limité à 100 exemplaires).
Tirage papier : jet d’encre pigmentaire (Epson) sur papier coton (Fine Art) Hahnemühle. Œuvre à encadrer par vos soins, compatible avec les formats classiques du commerce.
Tirage réalisé à la demande (délai de fabrication : 5 à 7 jours).
Livré en rouleau cartonné protégé ou à plat sous colis protégé. Envoi par Colissimo (J+2 pour la France métropolitaine). Les frais de préparation de commande et d’envoi sont communiqués dans le panier avant validation de la commande.
Remorquage du géant Marco Polo – par Vivi Navarro
En bon chien de garde entraîné et performant, le Remorqueur d’Intervention d’Assistance et de Sauvetage (RIAS), l’Abeille Bourbon, protège les 3120 km de nos côtes, porte assistance aux navires en difficulté, et sauve des vies. J’ai rendez-vous à bord de la célèbre Abeille pour une opération d’envergure, le remorquage du CMA CGM Marco Polo. L’appareillage est imminent. L’Abeille s’éloigne lentement du quai et rapidement de la rade de Brest qu’elle abandonne dans son sillage. Nous transitons par le chenal du Four et à 11h51, il est là sur tribord, le géant des mers est lancé, c’est un spectacle exceptionnel sous le ciel bleu. Enfin je le vois de loin, à bord je ne mesure pas la démesure. Il a simulé une avarie de propulsion à la sortie du rail d’Ouessant. Navire mort travers au vent, le Marco Polo offre une grande surface de prise au vent, sa dérive est instantanée. Le commandant de l’Abeille lance alors une procédure de prise de remorque rapide pour remettre le Marco Polo dans le vent et coordonne avec une force tranquille, attentif et professionnel, son approche. Le géant va nous engloutir, c’est très impressionnant depuis la plage arrière de l’Abeille. La remorque pèse 35kg au mètre, l’Abeille avait déroulé 9OO mètres du solide câble en acier et avait tracté le porte-conteneurs pendant plus d’une heure à la vitesse de 7 nœuds. L’Abeille de retour à son poste d’accostage, j’avais quitté le bord en soirée. Il est 22h, le temps se gâte, bientôt 35 nœuds de vent, bientôt des troupeaux de moutons enragés se déchaîneraient sur l’onde. Appareillage de nuit, il faut repartir, cette fois on ne joue plus, l’Abeille tous feux dehors glisse rapidement sous l’éclairage glauque du quai Malbert et sous un crachin brestois. J’admire l’appareillage et soudain, deux coups de corne de brume déchirent le silence de la nuit, au même moment un sms arrive : Vivi, l’Abeille te dit au revoir !
Au large de Brest, en mer, mars 2013
Œuvre publiée dans le Numéro 16