Jean-Louis Drye
Après plusieurs voyages en cargo sur différentes lignes, Jean-Louis Drye ressent le désir de raconter la vie à bord de ces navires. Son texte exprime ainsi les impressions intenses qu’il a vécues en mer et rend un hommage reconnaissant aux hommes de mer, véritables ouvriers de l’ombre du commerce maritime mondial. Il souligne l’importance de leur travail, qui permet à nos vies de disposer de biens indispensables transportés à bord de ces navires, qu’il s’agisse de pétroliers, de vracquiers ou de porte-conteneurs. La mer, omniprésente tout autour, est un élément essentiel de l’expérience de voyager en cargo. Jean-Louis exprime son amour passionné pour la mer malgré sa lenteur infinie, l’admirant sans cesse, avec ses ombres, ses lumières et ses humeurs changeantes. Les escales dans les ports, que ce soit la nuit ou tôt le matin, sont des moments d’incomplétude, car il ne fait que passer sans mettre pied à terre, ce qui ajoute une touche de mystère à ses voyages.
Passionné par le dessin et la peinture depuis de nombreuses années, Jean-Louis Drye a eu l’occasion de voir des lieux et des gens différents grâce à ses emplois qui l’ont éloigné de son cadre habituel. Ses retours en France lui ont fait ressentir d’autres impressions, comme les lumières de Belle Ile ou le poids de la chaleur du midi, qui ont laissé une empreinte forte en lui.
Sensible aux variations et aux différences, Jean-Louis ressent le besoin de repartir pour voir d’autres choses, pour observer et ressentir. Ainsi, il continue de partir vers d’autres horizons infinis, tels que la mer et le Sahara. De retour chez lui, il s’efforce de transmettre ses expériences à travers des photos, des croquis et des textes, cherchant à exprimer les souffles emmagasinés sur place. Il reconnaît la vanité des choses et des existences, sachant que nos efforts ne laisseront au mieux qu’une trace éphémère, que ce soit dans la toile peinte ou dans la photographie, tout comme l’avion dans le ciel ou la ferraille rouillée de machines devenues inutiles.