Jérémy Lauer-Stumm
Beaucoup d’écrivains écrivent sur le pourquoi du comment ils écrivent. Pour ma part, j’écris pour deux raisons simples et qui ne méritent pas de longues palabres : le plaisir de jouer avec les mots et le spectre de l’oubli. L’écriture régulière compense une mémoire fragile. Comme un sextant pour le navigateur perdu dans l’océan, mes carnets de bord indiquent la position et l’humeur pour chaque nouvelle journée. J’écris peu quand je suis à Paris, ma ville de coeur. Il faut une atmosphère pour que je sorte mon carnet d’écriture. Mais j’aime raconter des histoires depuis que j’ai appris à écrire. J’écris par longues intermittences et systématiquement lorsque je voyage. En Tunisie, en Amérique du Sud, en Australie, dans l’Ouest canadien, ailleurs. J’écris surtout après la lecture des livres que je croise en chemin; des récits de bourlingueurs, d’explorateurs et d’aventuriers. Des Spleen, des Petit Prince, des Nacuda djiboutiens. J’écris sur ce qui me tient à cœur: les bouts du monde, les terres vierges, les belles femmes et l’engagement sous toutes ses formes.