Benoît Lucas - auteur - bouts du monde

Benoît Lucas

Auteur publié dans Numéro 25

Le plus simple, pour parler de Benoît Lucas, est peut-être de parler des autres. Ceux qui l’ont influencé, instruit et construit en le faisant rêver. Le plus souvent, ce sont ses lectures qui ont fait naître en lui une fascination irrésistible pour le désert et l’aventure.

De manière indirecte, en lisant les récits aériens de Saint Exupéry tels que “Vol de nuit”, “Terre des hommes” ou encore “Pilote de guerre”, il a été invité à voyager, à vivre des aventures solitaires dans le désert des cieux. Et pour terminer ce voyage, il s’est plongé dans les dunes du désert terrestre avec “Le Petit Prince”, bien entendu. Les expéditions de méharées de Théodore Monod et les explorations du Sahara de Frison Roche ont complété ce tableau. Nombreux sont les auteurs qui l’ont accompagné avec leur plume et l’ont incité à s’intéresser à cette petite partie du Nil. Sans oublier les rencontres avec d’autres voyageurs, explorateurs ou archéologues contemporains cette fois-ci.

On dit souvent que tout a été découvert ou écrit par les autres, que la terre est devenue à l’air de la globalisation un monde fermé. Benoît Lucas demeure convaincu du contraire. La Nubie et ses trésors ont été redécouverts des siècles avant lui par Champollion, Norden ou Bruce, mais d’une certaine manière, personne ne les a vus par le chemin qu’il a emprunté, à l’heure, au jour, à l’année où ils se sont offerts à lui.

Et réussir cette aventure nubienne au moment le moins opportun de sa vie, en investissant ses dernières économies, a une saveur bien particulière. Malgré la précarité d’une telle situation, c’est sans conteste l’argent le mieux investi de son existence. La générosité désintéressée du peuple nubien l’a enrichi spirituellement d’une valeur inestimable qui anime chacun de ses jours. C’est cela qui fait la beauté du désert, et c’est ainsi qu’il se retrouve en accord avec le Petit Prince :

“J’ai toujours aimé le désert. On s’assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n’entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence…

Ce qui embellit le désert, dit le Petit Prince, c’est qu’il cache un puits quelque part…”