Attention à la marche
EXTRAIT :
Au début, il y a un petit carnet de croquis A6, quelques stylos-feutre, un long trajet en train pour relier les pistes de ski et l’idée de perfectionner mon dessin. C’était il y a trois ans. Aujourd’hui, c’est devenu un véritable rituel quotidien ; tous les jours, sans exception, je croque la vie du métro parisien en allant et en revenant du travail. Rendez-vous immanquable de mes journées, c’est ma mise en jambes graphique du matin et mon billet d’entrée pour l’évasion du soir.
J’étais loin d’imaginer les innombrables anecdotes et les rencontres que j’étais sur le point de faire en me lançant dans cette aventure. Le métro est à première vue une contrainte, on est dépendants d’un certain nombre de facteurs que l’on ne maîtrise pas et qui, la plupart du temps, nous agacent : retards, pannes techniques, foule… Rares sont ceux qui se réjouissent de descendre à dix mètres sous terre pour s’asseoir aux côtés de parfaits inconnus.
J’ai décidé de dédier mes deux heures incompressibles de trajets quotidiens au dessin. De nature curieuse, je n’arrive pas à lire dans le métro. Me divertir avec mon téléphone ? Non merci, je passe déjà suffisamment (trop) de temps sur les écrans au travail et à la maison pour me laisser hypnotiser des minutes de plus. Ce qui est loin d’être le cas de tout le monde. Le nombre de personnes le portable à la main est impressionnant !
Je pense que les trois quarts des usagers ont un smartphone à la main. Que ce soit pour textoter, appeler, jouer, lire… Je me retrouve la plupart du temps face à des dizaines de modèles potentiels tellement absorbés et captivés par leurs 90 cm2 de technologie que l’explosion de la voiture de devant les laissera totalement indifférents et imperturbables. Ce qui me permet de dessiner assez facilement sans porter attention malgré la taille imposante (15×40 cm) de mon carnet de croquis fait maison.
Carnet de voyage d’Alan Cloiseau à découvrir dans Numéro 35
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