Laura Dilé - GR - Carnet de voyage
Carnet de voyage - France

Deux petits traits blancs et rouges

Au printemps 2022, Laura Dilé et son compagnon Charly décident de partir marcher depuis leur maison en Anjou… jusque dans les Alpes ! Dans les sacs à dos, une tente, un réchaud, deux tenues et des carnets de voyage. Cinq mois de voyage, à pied sur les GR de France en direction des Écrins.

– EXTRAIT – 

10 heures. Nos sacs sont prêts. Nous partons à pied depuis la ferme de mes parents. Un dernier au revoir et c’est parti pour cinq mois. Quelques kilomètres plus loin, au hameau de La Bourgonnière, un monsieur qui taille sa haie nous interpelle :

« Vous allez où comme ça ?

-Dans les Alpes ! »

Un peu surpris, il nous souhaite bon voyage. Après avoir passé la matinée à marcher sur la route, nous rejoignons le GR à Chalonnes-sur-Loire. La première semaine tire un peu sur nos muscles, mais au bout de quelques jours, on se lève sans aucunes courbatures et nous avalons les kilomètres. Nous pensions longer la Loire mais le GR nous fait systématiquement grimper dans les coteaux. Dès qu’il y a un moulin, même en ruine, une église, un monument historique, on est sûr que le GR fera un détour ! On l’a compris, on ne va pas traverser la France par les plus courts chemins !

Douche rapide sur la colline avec une tasse d’eau de 33 ml et une serviette microfibre de 20 cm. Nos repas ne sont pas très variés, du potage déshydraté avec de la semoule et quelques morceaux d’échalotes.

Les bâtisses en tuffeau, les petits villages touristiques de bords de Loire, les vignes et les églises romanes se succèdent. Nous passons au Thoureil, avançons vers Saumur, le soleil cogne sur nos têtes. Nous dessinons Turquant et ses maisons troglodytiques puis la Loire sur les quais de Montsoreau et dormons dans la forêt face à l’abbaye de Fontevrault. Douche rapide sur la colline avec une tasse d’eau de 33 ml et une serviette microfibre de 20 cm. Nos repas ne sont pas très variés, du potage déshydraté avec de la semoule et quelques morceaux d’échalotes. En une semaine nous avons atteint Chinon. Charly marche sans bâton, son genou fatigue, nous faisons notre première halte dans un camping. Douche, lessive, on peut laisser la tente montée toute la journée, c’est un peu plus reposant. On allège un peu nos sacs et on s’équipe de bâtons légers pour répartir l’effort sur tout notre corps. Avancer à l’aide de quatre pattes, c’est mieux.

Nous passons rapidement dans l’Indre-et-Loire. Nous marchons des heures dans la forêt domaniale de Chinon, accompagnés de moucherons. Autour de nous, de grands champs à perte de vue. Les villages sont moins fréquents, les jours se suivent et se ressemblent, nous donnant l’impression que le décor ne change pas sous nos yeux… À droite du blé, à gauche… du blé. Nous sommes contents de retrouver chaque soir les bords de l’Indre calmes et ombragés. Nous sommes seuls sur les chemins, les journées sont parfois ponctuées de rencontres inattendues, un chevreuil, un marcassin. Très peu d’humains. Avec la chaleur écrasante, nous parlons peu. Si bien qu’après plusieurs semaines, quand nous rencontrons des gens dans les villages, nous sommes devenus silencieux et trop lents. Quand nous voulons leur répondre, ils sont déjà bien souvent repartis !

Carnet de voyage de Laura Dilé et Charly Baranger parcourant les GR de France à découvrir dans Bouts du monde 55

à découvrir aussi

Les chemins creux de l’Auvergne

par Marielle Durand

Au cours de l’été qui s’étire, Marielle Durand parcourt la France des chemins creux et des petites villes. Pendant trois mois, à l’occasion d’une résidence dans l’ancienne pharmacie de Chateldon, dans le Puy-de-Dôme, l’artiste observe l’anecdotique avec cette acuité qui permet de dresser un tableau sensible de la ruralité. – EXTRAIT –  2 août 2018,…

C’est l’histoire d’un carnet écrit à l’encre violette. Il raconte les jours heureux de Jeanne Loiselet, un récit romantique de ses virées à bicyclette à la pointe bretonne, en 1908, recopié en huit exemplaires pour sa famille. C’est l’idée de deux jeunes femmes qui décident, un siècle après Jeanne, de pédaler sur ses traces. L’une emporte ses tubes de gouache, l’autre prend son petit carnet. C’est une aventure qui n’a nécessité ni passeport, ni visa. Un voyage dans le temps, quelques bouffées d’embruns et d’émotion sur les chemins du Finistère.

Dans la roue de Jeanne sur les chemins de Bretagne

C’est l’histoire d’un carnet écrit à l’encre violette. Il raconte les jours heureux de Jeanne Loiselet, un récit romantique de ses virées à bicyclette à la pointe bretonne, en 1908, recopié en huit exemplaires pour sa famille. C’est l’idée de deux jeunes femmes qui décident, un siècle après Jeanne, de pédaler sur ses traces. L’une…