La couleur du Mustang Nepal
Carnet de voyage - Népal

La couleur du Mustang

Les terres isolées du Mustang ressemblent à un rêve. Il faut aller en leur cœur pour réaliser que rien n’est illusoire, que tout est tangible et physique, de rocs et de sable, de vent et d’ombres, sous les nuages fuyants. Il faut être au milieu de ces parois rocheuses, brutes de vie, pour croire enfin à ce spectacle naturel.

EXTRAIT :

Mais qui se fierait vraiment à une telle histoire si les images n’étaient pas là pour communiquer la richesse de ces tableaux vivants, la fraîcheur du vent et le souffle des rafales s’engouffrant sur ces longues plaines ? Quels seraient les mots pour décrire un milieu si bluffant ? Quels mots employer pour raconter ces espaces fantastiques et dissuader les esprits sceptiques ? Ce monde si effarant.

C’est entre deux sentiers de trek pour marcheurs avisés que l’on pénètre sur la route qui mène vers le Mustang. Cette terre, en sa base, est foulée par les nombreux touristes qui s’offrent à la volée un tour des Annapurnas sans vraiment prendre le temps de s’arrêter. C’est en longeant les petits sentiers empruntés par les bergers que l’on peut s’engouffrer vers ces monts infinis. Encerclés  par ces montagnes naissant ici et là, nous laissons les routes sinueuses qui nous ont menés jusqu’ici, pour découvrir au pied de ces géants de roches, la vallée de Kali Gandaki et sa rivière asséchée qui descend lentement du Haut-Mustang.

Quelques mouvements de troupeaux au loin me font réaliser la grandeur de ces panoramas. Guidée par le seul locataire des environs, un rapace planant plus haut, je prends alors le temps d’observer en silence, des heures durant, ces aplats de couleurs s’assombrissant sous la danse du soleil.

J’ai la sensation étrange que je pourrais croiser un inconnu qui nous repérerait sans aucun doute des kilomètres à la ronde et qui, d’un mouvement agile, viendrait nous saluer tout à coup par surprise, comme un voisin vient tendre la main à son seul camarade habitant les environs

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