k 2 pakistan
Carnet de voyage - Pakistan

Le jour où j’ai grimpé le K2 en plein Paris

Dans ce café de la place de la République à Paris, Camille Laurens boit les paroles de Matt Rocolle et Lucas Hauchard, deux amis qui ont accompagné Mike Horn, le célèbre aventurier qui s’était mis en tête de gravir le K2, deuxième plus haut sommet du monde. Eux qui ne connaissaient absolument rien à la haute montagne ont atteint le camp de base.

EXTRAIT :

Un avant. Un après. Nous sommes le 20 novembre, l’hiver rafraîchit doucement les rues de la capitale nappée d’un manteau de tulle, mais pour l’heure c’est une rencontre fortuite qui m’attend, une des rencontres qui vous bouleverse et vous fait prendre conscience d’une certaine poésie terrestre, d’un

Serai-je à la hauteur de ces marins chevronnés ? Je ne fais pas la fière. La grand-voile hissée, nous faisons cap vers Audierne, notre première étape. L’arrivée est prévue autour de 1 heure du matin. J’essaie de comprendre le fonctionnement du bateau. Il est très ingénieux ! Beaucoup plus stable qu’un voilier, il glisse, il vole, il est tout-puissant, je suis conquise d’une beauté qui vous donnerait envie de tout lâcher.

18 heures, Lucas et Matt s’installent à une brasserie typique parisienne de la place de la République, sourires aux lèvres, bonnets vissés sur la tête. L’heure est aux plaisanteries : « Par rapport au froid qu’il fait là-haut, quand tu es sur le glacier, lové dans ta tente sensée supporter -35° C et que tu gèles, ici l’hiver va être une partie de plaisir » s’esclaffe Matt. Ce « là-haut » c’est le K2, deuxième plus haute montagne du monde après l’Everest, à la frontière sino-pakistanaise et considérée comme l’une des plus dangereuses.

Comment Lucas et Matt en sont-ils arrivés à suivre les pas de l’aventurier Mike Horn jusqu’au camp de base du K2 ? « J’ai appris que je partais deux semaines avant le début de la traversée. J’ai l’habitude de partir en van pendant plusieurs semaines, j’ai traversé les États-Unis avec le sac à dos, mais pour ce qui est de la préparation  physique, elle est quasi-inexistante.

J’ai fait un jogging pour me donner bonne conscience la semaine précédente, mon paquet de cigarettes journalier et mon amour pour la boisson m’ont vite fait comprendre que je devrais me surpasser. Mais c’est une aventure que l’on ne peut pas refuser.

Déjà les klaxons et les bruits de moteurs qui ponctuent notre discussion s’amoindrissent. Une bulle se forme autour de nous, l’impression cotonneuse d’une transe me saisit. Pendue aux lèvres des jeunes hommes, la soirée s’annonce belle. Une douce sensation de vertige, presque inexplicable me saisit. Le vertige en plein Paris ?

Récit de voyage de Camille Laurens et Matt Rocolle à lire dans Numéro 41

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