Carnet de voyage au Pérou, Rudi Agostini, récit de voyage, Bouts du monde
Carnet de voyage - Pérou

5130 mètres

Rudi Agostini n’a pas pu aller plus loin. Cloué au camp de base par un mal aigu des montagnes, il a regardé, la mort dans l’âme, son copain Nicolas s’en aller vers le sommet de l’Huyana Potosi, au Pérou. Lui se contenterait de prendre la plume pour coucher sur le papier tous les détails de cette belle aventure initiatique.

 

– EXTRAIT –

Pendant deux jours, nous servons de plateau-repas aux moustiques, nous respirons un parfum délicat d’animaux morts mêlés de détritus, nous avalons la poussière des voitures et nous marchons sur la route goudronnée, ce qui finit par nous détruire les genoux et les cuisses. Du neuf, de l’inédit ? C’est sûr. De la fraîcheur ? Pas vraiment. La vallée de Lujin est assez terne. Les montagnes crevassées s’ouvrent sur des étendues désertiques, l’épais nuage grisonnant accroché aux cieux est pour beaucoup dans l’aigreur du paysage. Ces deux jours nous laissent une saveur amère collée au palais. Nous savons que c’est au début du voyage qu’il faut être le plus fort moralement, car toute notre vie est chamboulée et la routine, bien installée dans nos vies confortables, est délogée à coups de burin. Cependant, là, notre mental a pris une jolie paire de baffes.

 

Carnet de voyage de Rudi Agostini et Nicolas Hébinger, à découvrir dansNuméro 29

à découvrir aussi

Cédric Gras - Alpinistes de Staline - Bouts du monde

Alpinistes de Staline

par Cédric Gras

Comment naît une obsession ? Celle qui a longtemps fait vagabonder Cédric Gras porte un nom : les frères Abalakov, deux alpinistes soviétiques partis planter faucille et marteau sur le toit du monde avant de subir la terreur stalinienne. Pour exhumer cette histoire, le voyageur a fouillé dans les archives du KGB et enquêté jusqu’au…

Chloé Gadbois-Lamer Bouts du Monde Bergère

La bergère

par Chloé Gadbois-Lamer

« Ici, on apprend à lire, les brebis savent lire, les chiens savent lire. Nous, non. On marque juste la terre de nos empreintes, on a soulevé la poussière, la terre, ce mélange. Une montagne remuée se lit davantage. Nos pas dispersés le jour, s’unissent en troupeau la nuit, douce solitude d’un tout.  Au matin, la brume balaye les drailles,…