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Carnet de voyage - Kirghizstan

Le grand bazar en Asie Centrale

Au check point d’entrée, les officiers trop occupés à dépecer la barbaque dans leur piaule, véritable gourbi, nous font signe de passer.

Murghab, la ville badakhchane et son bazar bizarre : un marché aménagé dans des conteneurs repeints et rouillés, au milieu desquels se mélangent Tadjiks et Kirghizes, les jeunes désabusés et les anciens émoussés, les chapeaux pamiris et les foulards teintés.

On ne trouve quasiment rien dans les magasins-casiers, sinon des barres chocolatées russes périmées et des nouilles chinoises. Des troubles ethniques au Kirghizistan ont bloqué les routes avoisinantes, empêchant un temps villes et villages de se réapprovisionner. Tant pis, nous ne sommes pas venus pour manger.

Dans ce coin du bout du monde à l’architecture sommaire et à l’urbanisation quadrillée, on s’étonne de la façon par laquelle on a acheminé l’électricité : des kilomètres de poteaux en bois simplistes dressés tels des cure-dents à travers tout le Pamir.

Seul le courant ne semble pas survivre au voyage, à en juger les ampoules agonisantes le soir.

Les cheminées, alimentées par des racines et des bouses de yaks séchées n’en finissent pas de fumer. Ici il neige une fois par jour, en plein mois de juillet.

Retrouvez les dessins de Nicolas Marmin et la suite de son carnet de voyage au Kirghizstan dans Numéro 7.

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