
Un hiver, un été
– EXTRAIT –
Après avoir passé un an en Corée du Sud en 2014-2015, à faire du wwoofing et des carnets de voyage, nous décidons de repartir en Asie pour un an. Nous n’avons pas de visa long séjour cette fois-ci, nous devrons donc changer de pays tous les trois mois. Nous alternerons entre Corée du Sud, Chine et Japon. Nous arrivons d’abord en Corée pour revoir des amis et travailler dans quelques fermes puis nous prenons la direction du Japon.
Nous rejoignons par bateau Fukuoka, au nord de l’île de Kyushu. Nous restons quelques jours dans une guesthouse avant de partir en wwoofing à la campagne. Nous sommes curieux de découvrir ce nouveau pays. Nous déambulons dans les rues, traversons des arcades games bruyants, passons devant des restaurants et des petites échoppes aux signes encore inconnus pour nous et goûtons au hasard des produits au supermarché. Peu de choses sont écrites en anglais, alors il faut tenter ! Nous visitons quelques temples et musées et atterrissons rapidement dans des boutiques de mangas et de figurines. J’achète un pull moumoute avec des oreilles de chat et nous collectionnons les capsule toys. On en trouve un peu partout ici. Il suffit de mettre une ou plusieurs pièces de 100 yens, tourner la manivelle et hop, une surprise nous attend dans la boule.
Je tente de me familiariser avec quelques Yōkai. Ces monstres sont très présents dans la culture du pays et les légendes locales. Il y a Abura Akago, l’enfant fantôme, qui mange l’huile des lampes à huile ou encore Akamame dit « Lèche-crasse », un Yōkai inoffensif qui a l’habitude de lécher la saleté des baignoires la nuit. Après l’apprentissage du coréen… je décide de m’attaquer au japonais. Bon, ça ne va pas être si facile de passer des 40 caractères coréens… aux deux alphabets japonais et ses milliers de Kanjis ! On conclut un accord avec Charly, il faut au moins deux cerveaux pour apprendre le japonais. « Tu apprends les katakanas, et moi les hiraganas… mais alors, qui s’occupe des kanjis ? »
Tout est très calme ici. Chaque matin, un haut-parleur réveille le village à 7 heures. « Ohayo gazaimasu Asakura-shi… » Puis à midi il avertit que c’est la pause déjeuner et à 17 h il marque d’une musique douce et victorieuse, la fin de la journée.
Après ces quelques jours en ville, nous nous rendons à Asakura-shi, à une heure de bus de Fukuoka. Nous y resterons plusieurs semaines, dans une ferme de poires nashi et de kakis. A peine arrivés, notre hôte vérifie nos passeports, nos permis de wwoofers et nous filons dans son bureau… direction Google Earth, pour enregistrer d’où nous venons, comme les 300 wwoofers avant nous. Hayashi nous montre ensuite les vidéos de la catastrophe de l’été dernier.
En juillet 2017, pendant la mousson, de très fortes pluies ont fait déborder la rivière. Des coulées de sable et de boue ont détruit de nombreuses maisons et emporté plusieurs vies. Le village est actuellement en reconstruction. Tout est très calme ici. Chaque matin, un haut-parleur réveille le village à 7 heures. « Ohayo gazaimasu Asakura-shi… » Puis à midi il avertit que c’est la pause déjeuner et à 17 h il marque d’une musique douce et victorieuse, la fin de la journée. Le quotidien est très ordonné et carré. Il faut bien se tenir à table, manger droit comme un samouraï. Dans le silence, apprécier chaque bouchée. Le bol de riz à gauche, le bol de soupe à droite. Les règles de politesse ne sont pas les mêmes qu’en Corée, alors il faut bien observer. Ayuki, du haut de ses 3 ans, semble la seule à pouvoir encore échapper aux règles de bonne conduite.
Carnet de voyage de Laura Dilé à découvrir dans le Bouts du monde 63
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