croquis vacelet-revest-arctique
Carnet de voyage - Groenland

Un ours polaire à l’horizon

C’est un sacré voyage qui emprunte des chemins longtemps restés inexplorés par le plus grand nombre. Ce n’est pas le voilier sur lequel ont embarqué Hélène Vacelet et Christian Revest qui fait fondre la glace de l’océan Arctique. Alors pourquoi ne pas aller voir ? De la terre de Baffin au Sptizberg, de la baie de Disko au passage du Nord-Ouest, ils ont vu, dans un ordre aléatoire, des ours blancs, des icebergs qui fondent et des pétroliers.

– EXTRAIT –

Atterrissage à Upernavik

Nous survolons l’îlot, un timbre-poste au milieu d’une carte, sur lequel se niche la petite ville d’Uppernavik. On devine Fredoya au mouillage, petit pincement au cœur. La piste sur le sommet de l’île est comme un tas de sable fait par des enfants qui auraient aplani le dessus en y faisant rouler leurs petites voitures. C’est vraiment là qu’on va se poser ? On nous a expliqué qu’au-delà de 800 mètres, la tour de contrôle est obligatoire ; la piste d’Uppernavik fait juste 799 mètres ! Si jamais on rate le bout de la piste, on finit direct dans la décharge à ordures. Le pilote avec qui j’ai discuté en allant faire quelques photos depuis le cockpit avait l’air de savoir ce qu’il faisait. Atterrissage sans encombre. On récupère les bagages et on les traîne jusqu’au port, en passant par d’interminables escaliers en bois, il n’y a pas de taxi ici ! Retrouvailles chaleureuses avec les Freds. Il y a Fred, constructeur du voilier, infatigable skipper et roi des bons petits mélanges en cuisine et Fredo, la plus solide des coéquipières, qui seconde Fred comme personne. Installation à bord, ça roule un peu au mouillage, alors on lève l’ancre pour aller se mettre à l’abri dans une jolie crique. Minuit arrive, on est encore en plein jour !

Consulter la revue Numéro 43

à découvrir aussi

Une saison de chasse en Alaska

La banquise s’est ouverte en deux. L’eau piégée dessous depuis des mois est enfin libre. Harry se tient debout sur un glaçon, à près d’un kilomètre au large du village de Tikiġaq – 68° de latitude nord – un fusil en travers de sa parka grise. Sa grande silhouette un peu raide domine le gouffre…

carnet de voyage : les yeux de Paul-Emile Victor, Stéphane Dugast, Groenland

Avec les yeux de Paul-Emile Victor

par Stéphane Dugast

Carnet de voyage. Soixante-dix ans exactement après les séjours de Paul-Émile Victor (1907-1995), Stéphane Dugast s’est rendu au Groenland oriental pour savoir ce que sont devenus les Eskimos, que l’on appelle aujourd’hui les Inuits. L’empreinte de l’explorateur polaire, surnommé « Wittou » sous ces latitudes arctiques, est-elle toujours vivace alors que les effets du réchauffement climatique bouleversent leur…