Carnet de voyage - France

Les fantômes de la mer

Quand on se balade en bord de mer, les vers, les rimes, les ballades reviennent naturellement. L’horizon porte à la rêverie et devant tant d’immensité, on retrouve sa juste place et le peu d’importance de la plupart de nos soucis.

Au rythme des vagues, notre respiration s’adapte. Devant nous, le grand mystère de l’endroit d’où nous venons et où nous retournerons. De temps en temps, quelques bateaux échoués terminent leurs longs voyages.

Les cimetières de bateaux m’attirent car ils symbolisent, pour moi, la vie, l’aventure et le voyage.

Couchés sur le côté, réduits parfois à quelques poutres, ils demeurent remplis de cris, de chants, de paroles d’espoir ou de tristesse. Où sont-ils les marins, les chaluts, les poissons, les coups de vent et les tempêtes, mais aussi les « bons retour » ?

A Douarnenez, on aperçoit le cimetière de bateaux de l’autre côté de la rive Port Rhu. Les bateaux mouillent, bien alignés et penchés sur le côté, à l’abri sous les grands arbres.

(…)

Les bateaux sont nombreux et dans divers états : parfois une quille et quelques couples, comme un vieux squelette ; souvent toute la coque avec encore les mâts, la cabine et des éléments de portiques, de treuils et d’enrouleurs de chaluts. En face, le port-musée et plusieurs vieux et beaux bateaux bien réhabilités que l’on visite. Le cimetière est juste en face de la maison de retraite.

Pour s’y rendre, c’est un peu plus difficile, il faut se perdre dans les sous-bois et chercher un peu, au jugé. Quand on arrive enfin, la boue et la vase, les vieux clous rouillés nous tiennent à l’écart

© Carnet de voyage de Daniel Casteill à découvrir dansNuméro 29