Carnet de voyage - Cuba

Questions en suspens à La Havane

Il ne faut pas espérer débarquer à Cuba en sachant précisément où l’on met les pieds. La fascination pour l’épopée révolutionnaire accompagne les premiers pas de Laura Ruccolo dans les rues de la Havane. La musique enveloppera bientôt les questions et les incompréhensions qui escortent les voyageurs.

– EXTRAIT –

Dans le vol entre Panama et La Havane, la voix du commandant résonne : « Un important orage nous empêche d’atterrir, nous allons survoler la ville en attendant que ça se calme ». Une demi-heure plus tard : « Pas d’amélioration météorologique, nous allons peut-être devoir nous rendre à Cancun ». Vingt minutes plus tard : « Nous n’avons plus assez de carburant pour aller à Cancun, nous allons devoir atterrir à La Havane en dépit du mauvais temps ».

Silence dans l’avion. Il n’a étrangement pas traduit ce dernier message en anglais. Une partie des passagers reste dans le doute, tandis que d’autres affichent des mines crispées. Nous traversons une couche de nuages noirs et perçons le ciel cubain.

Une pluie apaisée nous accompagne, mais une piste luisant sous une couche d’eau nous attend et le vent décoiffe les palmiers dégoulinants.

Nous cognons le sol : dérapage contrôlé du pilote, immobilisation de l’appareil, ovation de la foule. Ça y est, je suis à Cuba. Une arrivée qui reflète déjà ce que sera ce voyage : imprévisible, non conventionnel et en dehors de tout contrôle.

Ça fait deux mois que je voyage seule en Amérique latine, j’arrive rodée dans mes habitudes, confortée dans mon organisation « sac-à-dos, bus, auberge de jeunesse ».

Mais à Cuba, rien ne fonctionne comme ailleurs.

Je passe entre les mailles des chauffeurs de taxis qui encerclent les touristes à la sortie de l’aéroport.

Mais là, aucun transport en commun n’est indiqué. Pas de bus, ni d’hôtels bon marché, pas d’Internet, ni de presse internationale, pas de banques mais deux monnaies (le peso cubain, dit moneda nacional et le peso convertible, utilisé par les touristes).

Sans argent local, la tâche se complique. J’essaie d’appeler mes hôtes, mais même le téléphone semble avoir d’autres règles et refuse de fonctionner. Un chauffeur de taxi que j’avais gentiment envoyé balader revient vers moi. Je lui explique la situation. Il me donne quelques pièces pour appeler et confirmer ma réservation et me conduit joyeusement dans ma famille d’accueil.

Mes hôtes, un papi et une mamie, m’attendent tout sourire sur le perron.

Carnet de voyage de Laura Ruccolo à découvrir dans Numéro 31.

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