carnettiste : Laurent Claudel - Wakhan - Tadjikistan - bouts du monde
Carnet de voyage - Tadjikistan

Wakhan : vieux empires en travaux

Un jour, les yeux perdus dans un atlas, Laurent Claudel s’est sans doute demandé pourquoi l’Afghanistan avait en son extrémité orientale une fine bande de terre qui sépare le Tadjikistan et le Pakistan. Il s’agit du corridor de Wakhan et son évocation donne envie d’enfiler les habits d’un espion du Grand Jeu. Le voyageur a fait le pari qu’il trouverait là son Shangri-La.

Le Ichkachim tadjik borde le fleuve Pyanj et donc la frontière afghane, mais il a également un frère jumeau sur l’autre rive du fleuve, le Ichkachim afghan. Et chaque samedi, sur une île au milieu du Pyanj se tient le marché.

Notre ami géographe nous expliquerait sans doute que ce marché n’est ni au Tadjikistan, ni en Afghanistan, mais entre les deux, dans une sorte de no man’s land international entre les deux frontières, mais ici, tout le monde l’appelle l’afganskiy bazar (le marché afghan), et pour cause, la majorité des marchands y sont Afghans.

Au poste-frontière, mon passeport trouve sa place dans la poche d’un douanier tadjik. Bien que les options de fuite semblent pour le moins limitées, à moins d’une plongée dans les eaux glacées et tumultueuses du Pyanj, il tient manifestement à s’assurer que je repasserai bien par sa poche pour y repêcher mon précieux sésame à mon retour du marché.

Quelques mètres pour traverser le pont qui enjambe le fleuve et m’y voilà. Quel contraste avec les marchés tadjiks ! Que ce soit à Douchanbé ou à Khorog, les marchands n’y sont pas très actifs. Ils et elles attendent le chaland assis derrière leurs étals.

Mais les quelques mètres parcourus en franchissant ce pont m’ont amené dans un autre monde. Non contents d’avoir fière allure, la tête recouverte d’un pakol ou d’un turban, les marchands afghans ont la gouaille et le sourire.

© Carnet de voyage de Laurent Claudel à lire dans Numéro 23

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