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N°52 Océans

automne 2022
19,00 

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Dans chaque numéro de Bouts du monde, une quinzaine de carnets de voyages et une thématique pour rire, rêver, s’émouvoir ou questionner le monde.

Description

« Ce qui serait con, c’est qu’ils trouvent quelque chose, et que tu n’y sois pas ». Et voilà comment Yves Bourgeois a mis le cap vers Vanikoro. Cette phrase de Georges Pernoud résonnait encore dans son esprit à mesure qu’il s’approchait de ce caillou qui émerge aux Antipodes, entre le Vanuatu et les îles Salomon, dans l’océan Pacifique. Le réalisateur de documentaires avait convaincu l’homme de Thalassa qu’il fallait suivre l’expédition menée par Alain Conan, persuadé que subsistent dans l’archipel de Santa Cruz des traces de l’expédition de Lapérouse au XVIIIe siècle. La suite de l’histoire comporte ce qui nourrit les contes et les légendes : une île mystérieuse et une bouteille à la mer.

C’est un autre genre de bouteille à la mer que voit Greg Lecœur à travers le viseur de son appareil photo. Elles sont en plastique, en métal, prises dans un filet de pêche où une raie manta se débat contre un morceau de polystyrène. Le plongeur niçois constate dans tous les océans du monde l’influence néfaste de l’homme et du réchauffement climatique. Mais au-delà de la nécessaire prise de conscience que ses images permettent, le photographe veut rester émerveillé, et réhabiliter sa mer, la Méditerranée, « la plus riche en terme de biodiversité », souligne-t-il.

Quatre-vingts ans avant lui, c’est l’océanographe française Anita Conti qui sonnait la corne. À bord du Viking, du Volontaire, de La Belle Normandie ou du Men Gwen, cette pionnière photographie la pêche hauturière à la morue au large de Terre-Neuve. Racleurs d’océans, publié en 1953, raconte la campagne de pêche du Bois-Rosé ; elle y décrit les conditions de vie de pêcheurs qu’elle admire et dénonce les pratiques qui épuisent la ressource en poissons.

Dans son appartement de la rue de Rivoli à Paris, son fils adoptif Laurent Girault-Conti navigue entre ses archives qui s’entassent du sol au plafond et qui nous embarquent pour un voyage dans le temps, sur les quais du port de pêche de Fécamp ou bien sur le pont de chalutier où se mêlent l’odeur du poisson et du mazout. Depuis plus de vingt ans, il œuvre pour faire connaître le travail de la Dame de la mer. En 2004, il a légué un fonds de 45 000 photographies noir et blanc à la ville de Lorient. Il se souvient de dossiers par dizaines, entrouverts, empilés les uns sur les autres, d’où dépassaient des petits bouts de papier, des tirettes sur lesquelles Anita Conti avait écrit à la main « À trier ». Il suffisait de les ouvrir pour partir au large.

Il ne faut jamais négliger les petits bouts de papier. Yann Letestu se souvient des lettres que son père envoyait aux proches restés en France. Dans les marges, des petits dessins qui racontaient l’aventure hors norme d’une traversée de l’Atlantique en famille. Yann Letestu n’en a rien oublié. Ni le besoin d’horizon, ni l’insouciance de ses 10 ans, ni le goût du dessin qu’il a découvert alors qu’il regardait le temps s’écouler au pied du mât.

William MAUXION

19,00 
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