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N°22 Les îles

Printemps 2015
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Dans chaque numéro de Bouts du monde, une quinzaine de carnets de voyages et une thématique pour rire, rêver, s’émouvoir ou questionner le monde.

Description

Franchement, il y a des îles à filer les chocottes rien qu’en regardant leur carte sur un atlas. Vous avez vu la forme des îles Sulawesi, nom indonésien des îles Célèbes ? Avec ses longs bras de terre qui dessinent la gueule d’un tyrannosaure, on mettrait sa main à croquer qu’il se cache là un monde perdu et que Jurassic Parc n’est pas qu’un film. D’ailleurs, 98 % des espèces mammifères qui vivent sur ce bout de forêt vierge sont endémiques. Pas étonnant que la dessinatrice Aurélie Calmet ait eu un peu la boule au ventre avant de s’embarquer avec une expédition scientifique partie effectuer un relevé de la biodiversité dans le massif de Matarambeo. Allez savoir quelles bestioles pouvaient nicher ici…

Celles qui peuplent les Kerguelen sont connues : des colonies de manchots. Ce qui fiche la frousse ici, c’est d’imaginer que l’on puisse être oublié par le Marion-Dufresne, la bateau qui sillonne les Terres australes et antarctiques françaises. Saint-Paul, Kerguelen, Amsterdam, Crozet sont des accidents de la géographie, des « désastres topographiques jetés au hasard dans l’océan », pour reprendre cette jolie formule empruntée à Judith Schalansky dans L’Atlas des îles abandonnées (Ed. Arthaud). Et il faut vraiment avoir voulu y hisser un drapeau tricolore pour imaginer que ces terres sont accueillantes pour des hommes. Le souci de Gisèle Lesplingard était de laisser sur ces terres fragiles et protégées l’empreinte de pas la plus discrète possible, tout autant que de ne pas manquer l’appareillage.

Il n’y a personne non plus sur l’île de Hashima, au sud du Japon. Surnommée Gunkanjima – littéralement « île navire de guerre » – elle ressemble à un cuirassé. Celui-ci semble désarmé, depuis le temps où des minerais de houille avaient fait de cette île de six hectares l’endroit le plus densément peuplé de la planète. Les mineurs ont quitté l’endroit en 1974. Les photogaphes Yves Marchand et Romain Meffre ont-ils frissonné en accostant l’île fantôme ?

Quant à nous, nous avons eu peur de ne pas recevoir à temps le carnet de voyage d’Anne Bécel. A force de traîner d’île en île au large de la Birmanie, de la Thaïlande ou des îles Célèbes, il ne faut pas s’étonner qu’une crise de paludisme ait raison de son enthousiasme au moment du bouclage. L’aventurière a mené sa pirogue à la rencontre des derniers nomades des mers, qui ont plus à redouter des « bonnes intentions » de l’Occident que des tsunamis. Après un an de navigation, elle a attaché son embarcation à une maison en bambou, « saoule de trop de soleil, étourdie d’eaux cristallines, rassasiée de cocotiers, épuisée par tant d’indolence ».

William Mauxion

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