hong kong les folles métropoles

Folles métropoles dans Bouts du monde

1. Songdo, cité futuriste – Corée du Sud

Pourquoi viendrait-on visiter Songdo, cité futuriste ? Ce qui fait le charme des villes ne semble pas exister ici. Sécurité et hyperconnexion ont tracé le plan de la ville qui a donné à la photographe Stéphanie Buret le sentiment de voyager en utopie.

À soixante kilomètres de Séoul, la ville laboratoire de la vie ultraconnectée de Songdo est le terrain de jeu et d’expérimentations du groupe Cisco qui a entamé sa construction en 2003 et la terminera en 2022. Cette première grande ville intelligente a maintenant ses petites sœurs en chantier un peu partout dans le monde (Astana, Masdar). Reliée par un spectaculaire viaduc à l’aéroport international d’Incheon, Songdo doit être un aérotropolis, contraction d’aéroport et de métropolis, attirant les qg régionaux des multinationales dans une « ville idéale » inspirée de Sydney, New York ou Venise. Vitrine futuriste de la Corée du Sud, la ville a raflé le Fonds de l’onu pour le climat au détriment de Genève. Estimée à trente-cinq milliards de dollars, cette « Smart City » représente un exemple de ce que pourrait être la ville du futur. Elle incarne notre intérêt croissant pour les nouvelles technologies et leur impact sur la vie quotidienne dans un souci pratique comme écologique. Mais elle symbolise aussi cette dictature invisible du numérique, notre tyrannie du bien-être et l’obsession de la sécurité.  Lire plus

Carnet de voyage de Stéphanie Buret à découvrir dans Numéro 35

2. Les ruines de Détroit – Etats-Unis

Yves Marchand et Romain Meffre

Que s’est-il passé à Détroit ? Celle qui fut la 4e ville des Etats-Unis a perdu un million d’habitants en 30 ans. Commerces, appartements, théâtres et grands hôtels ne sont plus que les témoins d’une gloire passée. Dans les années 50, Détroit, surnommée Motors City, est la capitale mondiale de l’automobile avec Ford, Cadillac, General Motors. En 1967, de violentes émeutes raciales déchirent la ville. Effrayées par cette main d’œuvre rebelle, les usines ferment, et la population déserte. Fascinés par cette histoire contemporaine, Yves Marchand et Romain Meffre ont  été les premiers à photographier les ruines de Détroit.

Les bâtiments abandonnés parfois grands ouverts sur rue ne sont pas comme on pourrait s’y attendre : pratiquement pas de graffs, pas de tags, aucun vandalisme gratuit même s’ils sont vides depuis 20 ans. Les rues sont en sal état effectivement, il y a des baraques à deux doigts de s’effondrer, le tissu urbain est complètement disparate (parfois plus de la moitié des habitations ont disparu), on croise une ou deux voitures qui roulent sur les jantes, les fast-food sont munis de vitres pare-balle mais à part ça tout va bien.   Lire plus

Carnet de voyage de Romain Meffre et Yves Marchand  à découvrir dans Bouts du monde n°3

3. Hong Kong, source d’énergie – Hong Kong

Il faut l’enthousiasme du photographe Pascal Mannaerts pour rivaliser avec l’énergie de Hong Kong, ville démesurée, inspirante et inépuisable où tous les univers se bousculent sans cesse.

Mes plus beaux moments sont ceux passés avec les Hongkongais, à m’imprégner de leur dynamisme et de la mosaïque de leurs inspirations. Hong Kong, c’est cette impression d’infinité dans ses délires urbains et aussi dans la diversité de ses gens. Un peu à l’image de ces mille et une lumières qui scintillent de partout une fois la nuit tombée, illuminant la ville et ses plus de sept millions d’âmes. Hong Kong fait partie de ces endroits sur Terre particulièrement addictifs car ils sont inépuisables. Les tendances des plus variées s’y retrouvent, comme un concentré de monde sur quelques kilomètres à peine.   Lire plus

Carnet de voyage de Pascal Mannaert à découvrir dans Numéro 35

4. Astana, folie urbaine – Kazakhstan 

En 1998, le Kazakhstan a déplacé sa capitale d’Almaty à Astana. Une ville toute neuve où les urbanistes n’avaient pas prévu qu’il faudrait occuper les espaces en friche entre des constructions démesurées.

Immense chantier d’où émergent ambassades, résidences haut de gamme et vastes bâtiments accueillant tous les organismes d’Etat, Astana paraît inachevable et peine à entretenir ses espaces en manque de fréquentation. Si l’herbe apparaît et occupe nonchalamment les interstices, le discours officiel se doit de rester enthousiaste et séducteur. En vue d’un futur personnel plus riant proposé aux migrants, ces constructions proposent aux citoyens une mise en scène de l’État en tant que cadre de sociabilité viable. Un ensemble d’éléments ornementaux dans lequel la végétation peu présente mais théâtralisée, vivote tout en semblant avouer son manque d’ancrage.  Lire plus

Carnet de voyage de Fabrice Fouillet à découvrir dans Numéro 16

5. Dans le décor – Moscou, Russie

Carnet de voyage Bouts du monde 16

Une ville où les habitants réalisent des sculptures en pneus pour décorer des quartiers laissés à l’abandon n’a de leçon d’urbanisme à recevoir de personne. Au premier abord, Laure Fissore a vu une ville absurde. Au second coup de crayon, elle l’a trouvée profondément touchante.

C’est une ville loufoque, où aucune règle ne semble avoir cours, aucune logique qui ne fasse foi ici. « Quand des gens arrivent à Moscou, ils essaient de trouver les codes, pour savoir comment se comporter. Mais la seule loi qui vaille ici c’est qu’il n’y en a pas ! » a dit Katia, journaliste pour Bolchoï Gorod, hebdomadaire spécialisé sur la capitale. A écouter les histoires des uns et des autres on se croirait dans un univers absurde, où tout peut arriver.  Lire plus

Les dessins de Laure Fissore à découvrir dans Numéro 16

6. New York en roue libre – États-Unis

Hugo Barros Costa Bouts du monde 35

À New York, Hugo Barros Costa n’a même pas pensé à prendre le métro. Le dessinateur, décidé à ne pas perdre une miette de Brooklyn, du Bronx ou du Queens, a mis des carnets en moleskine dans le fond de son sac à dos et a enfourché sa bicyclette.

Pendant que je dessinais sous les portes du métro, à Myrtle Station, je me suis senti entouré par une atmosphère chaotique : travaux dans la rue, grincements des trains, gyrophares, sirènes hurlantes, flux incessant des banlieusards. J’ai attendu le meilleur moment pour dessiner.

J’étais fasciné par les rayons de soleil qui traversaient les vieilles et volumineuses structures de fer entre Myrtle Avenue et Broadway. Je me sentais envoûté par l’atmosphère et le mobilier urbain : panneaux de signalisations et feux, publicités, câbles, tuyaux, escaliers et piliers complétaient l’adrénaline visuelle. Debout, de manière un peu inconfortable à la porte de Dunkin’s Donuts, j’ai ouvert mon carnet moleskine. Juste avant de laisser mon crayon glisser librement sur le papier lisse et fin, j’ai fait une pause, observant et concevant la composition.  Lire plus

Carnet de voyage de Hugo Barros Costa dans Numéro 35